Les bonnes pratiques d’une gestion responsable des matériaux dans la déconstruction urbaine

Le BTP produit deux tiers des déchets utilisés en France. Pour réduire son impact environnemental et participer au développement d’une économie circulaire, plusieurs entreprises ont mis en place une gestion responsable des déchets de construction. Cette démarche exige des processus écologiques, tels que le curage des bâtiments, le recyclage et la valorisation des déchets issus des chantiers. 

La mise en place de processus à visée écologique comme le curage de bâtiment 

Dans le cadre de la déconstruction urbaine, le premier processus à visée écologique est le curage de bâtiment. Cette action consiste à écumer les chantiers pour repérer tout ce qui pourrait servir à nouveau. C’est une initiative anti-gaspillage particulièrement vertueuse, car elle permet de donner une seconde vie aux matériaux inertes issus des déconstructions. 

Le curage de bâtiment favorise le recyclage des matériaux

Le réemploi d’éléments des chantiers participe à l’économie circulaire dans le bâtiment. En effet, dans ce secteur, un grand nombre de matériaux de construction sont encore en très bon état. Les réutiliser dans des constructions neuves contribue à la transition écologique. 

L’objectif de réemploi des déchets de chantier est de réduire l’empreinte carbone des ouvrages et d’amorcer une construction durable et responsable. 

Valoriser et recycler pour réduire les déchets de chantier et la consommation d’énergie

La déconstruction sur un territoire urbain assure une réduction des déchets de chantier en faveur du développement durable. En effet, déconstruire au lieu de démolir offre une seconde vie à une multitude de matériaux inertes. Par exemple, il est tout à fait possible de valoriser le béton qui provient d’une déconstruction. Il suffit de le recycler en le déferraillant pour ensuite le recycler dans différentes activités, comme celle du terrassement par exemple. 

Lorsque l’on réduit la production déchets de chantier, on réduit par la même occasion la consommation d’énergie sur l’élimination de certains d’entre eux. Lorsqu’un bâtiment est déconstruit, les matériaux sont amassés dans des camions qui les transportent ailleurs. Il arrive même qu’ils parcourent des centaines de kilomètres et donc qu’ils utilisent beaucoup d’énergie. 

Une gestion responsable qui participe à développer une économie circulaire territoriale

Ce sont les entreprises du BTP qui viennent récupérer les déchets inertes sur place. Ensuite, ils les contrôlent, les trient et finissent par les recycler. 

Ils sont équipés d’une machine qui les transforme en granulats recyclés. On leur enlève bien évidemment leurs ferrailles et leurs résidus plastiques. Ceux-ci sont d’ailleurs redirigés vers d’autres réseaux de recyclage. 

Ainsi, ces granulats sont réutilisés pour fabriquer du béton prêt à l’emploi ou pour servir de sous-couche routière. La création de ces bétons éco-conçus aide à limiter les distances de transport des matières premières et à réduire l’exploitation des ressources naturelles. 

Garantir une gestion responsable et contrôlée des matériaux

Les éléments provenant des chantiers déconstruits inspirent progressivement les professionnels du BTP. Ils parviennent à imaginer entièrement des projets à partir des matériaux diagnostiqués et repérés sur un ancien ouvrage. Par exemple, un architecte peut proposer de se servir de vieux encadrements de porte pour recréer l’ensemble d’une façade d’immeuble. Leur créativité en ressort donc plus grande !

Faire un état des lieux des différents matériaux du chantier de démolition

Pour recycler les matériaux de chantier de démolition, il faut en amont procéder à un diagnostic Produits-Equipements-Matériaux-Déchets (PEMD) pour identifier les différents éléments récupérables avant les interventions de déconstruction. La meilleure façon de les repérer est de le faire avant que le bâtiment soit totalement déconstruit. Ainsi, il sera plus facile de réaliser le constat des matériaux qui ont un gros potentiel de réemploi et de seconde vie en économie circulaire. 

De plus, avant la démolition, il est important de diagnostiquer l’ensemble de l’ouvrage et de consulter ses archives pour le déconstruire intelligemment et préserver le maximum d’éléments valorisables. 

En réalité, une gestion responsable et contrôlée des déchets permet d’envisager les matériaux issus des chantiers comme des gisements à haut potentiel et non plus comme de simples déchets. Le béton, par exemple, certains architectes le considèrent comme un matériau vertueux, comme une pierre à part entière.

Définir un plan de tri des matières sur site

Pour rendre le recyclage et la valorisation des déchets plus simples, il convient de définir un plan de tri, et donc de les classer par catégorie. En effet, l’efficacité du recyclage dépend du tri des matières effectué sur site. Plus les déchets sont triés, plus ils ont de chances d’être valorisés. 

Voici les trois catégories dans lesquelles il faut répartir les déchets du BTP pour qu’ils soient traités et recyclés de la bonne manière : 

• Le déchet dangereux : il contient des substances toxiques et nocives, comme l’amiante, le goudron ou les huiles hydrocarbures. Il s’agit de 5 % des déchets de chantier. 
• Le déchet non dangereux : il n’est ni dangereux ni toxique. Il peut donc être valorisé à condition de le différencier correctement dans le tri. Il s’agit de 25 % des déchets du BTP.  On y retrouve les emballages, les plastiques, les textiles et les métaux.
• Le déchet inerte : il n’a pas besoin d’être transformé pour être valorisé et réemployé. Il s’agit d’environ 70 % des déchets du bâtiment. Il y a entre autres le béton, les pierres, les ardoises et les briques.

Anticiper la gestion de l’évacuation et du traitement des déchets de chantier

Avant de se lancer dans une déconstruction en milieu urbain, il est impératif de bien se préparer. Tout d’abord, il convient de réfléchir à une manière de réduire les nuisances sonores, les poussières ainsi que les vibrations. La démolition responsable et écologique demande également de maîtriser la démolition manuelle, partielle, traditionnelle, mécanique et par écrêtage. 

Il faut aussi penser à la façon dont les déchets seront évacués du chantier en gardant à l’esprit que le but est de réduire les distances de transport et l’énergie consommée.

En France, il existe les ISDND, “Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux”. Cela ressemble à une décharge, mais il s’agit de gisements de matériaux classés pour la protection de l’environnement. C’est ici que se fait l’élimination des déchets non dangereux par enfouissement ou par dépôt. 

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Comment réduire les déchets d’un chantier de déconstruction ?

La déconstruction urbaine est devenue un enjeu majeur. Elle est fondamentale pour le secteur du bâtiment qui devra, tôt ou tard, faire face aux défis environnementaux de notre société. Pour augmenter la prévention, la gestion responsable et le recyclage des déchets d’un chantier de déconstruction, il convient d’optimiser leur tri sur site et d’utiliser des matériaux recyclés pour les nouveaux ouvrages. On appelle cela l’économie circulaire. 

En optimisant le tri des déchets de construction sur site

Puisqu’il ne faut surtout pas mélanger les trois grands types de déchets (déchets dangereux, non dangereux et inertes), il est préférable de prévoir plusieurs bennes de collecte pour faciliter le tri directement sur le site. À savoir aussi que, sur les chantiers, la loi oblige les entreprises à trier 7 types de déchets différents. Les professionnels appellent cela le “tri 7 flux”. 

Voici les 7 types de déchets : 

• Le verre
• Le bois
• Le métal
• Le plâtre
• Les plastiques
• Le papier / carton
• Les fractions minérales (briques, ardoises, gravats, céramiques, tuiles, béton, etc)

De plus, si une entreprise du BTP ne respecte pas cette obligation de tri, elle encourt une amende administrative qui s’élève à 15 000 euros. Elle s’expose également à une mise en demeure de la respecter dans un délai donné. Des sanctions pénales et des amendes supplémentaires peuvent s’ajouter si l’entreprise n’obtempère pas. 

En employant les matériaux recyclés pour la construction (Économie Circulaire)

Employer des matériaux recyclés pour les constructions neuves participe grandement à l’économie circulaire. Mais pas que. En effet, cela permet aussi de faire des économies sur les coûts de construction. En plus d’optimiser le budget des projets urbains, cette démarche réduit les coûts de transports et d’élimination des déchets. En effet, lorsque l’on fait le choix de ne pas démolir, mais de déconstruire, le budget travaux final est beaucoup moins élevé. Le budget du chantier est ainsi considérablement optimisé. 

Le béton est responsable d’environ 7 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Heureusement, il fait partie des matériaux les plus faciles à recycler. En effet, lorsque l’on déconstruit un bâtiment, cela engendre de nombreux gravats. Ces derniers sont aisément réemployables et valorisables dans la fabrication d’un nouveau béton, car ils le composent à 80 %. 

Réutiliser les gravats des déconstructions aide à décarboniser le secteur du BTP. C’est un des meilleurs exemples de l’emploi de matériaux recyclés dans le bâtiment. 

Le démantèlement / la déconstruction urbaine empêche l’exploitation sans relâche des carrières naturelles. Plus besoin d’utiliser à la même intensité ces sites pour en extraire les ressources naturelles. En effet, les entreprises qui choisissent de démanteler et de réutiliser les déchets réduisent l’empreinte carbone de leur domaine.

De plus, les nombreuses personnes qui participent à la valorisation des matériaux issus des déconstructions offrent une seconde vie à ces éléments et limitent la pollution dans le bâtiment. 

Les maîtres d’ouvrage peuvent aussi réinvestir l’argent économisé grâce au réemploi des déchets dans des équipements ou des matières plus durables et respectueuses de l’environnement. 

Utiliser des éléments recyclés sur les nouveaux chantiers contribue à une gestion des déchets durable et responsable.

Comment valoriser et recycler les matériaux d’un chantier de déconstruction ?

La déconstruction urbaine, que l’on appelle aussi “démantèlement”, est une nouvelle façon de construire. C’est une démarche en faveur du développement durable et respectueuse de l’écosystème. Elle aide à réduire considérablement les déchets. 

Pour ce faire, il faut évaluer au préalable le potentiel de réemploi des matériaux de chantier. Les entreprises peuvent également aller plus loin dans leur valorisation et devenir producteurs de matières premières secondaires. 

En évaluant les potentiels de réemploi des déchets de chantier

En réalité, la grande majorité des matériaux inertes et des éléments déconstruits ont un potentiel de réemploi. Lavabo, luminaire, interrupteur, toiture, béton, encadrement… Tout peut être réutilisé, transformé et valorisé ! 

Depuis 2022, avant les travaux de démolition ou de réhabilitation de bâtiments de plus de 100 mètres carrés, les entreprises doivent réaliser un diagnostic PEMD (Produits Équipements Matériaux Déchets). 

Celui-ci doit obligatoirement contenir : 

• Un inventaire des PEMD engendrés et des déchets qu’ils génèrent
• Des informations sur leur état de conservation, les mesures et les dispositions de leur dépose, leur stockage sur chantier ainsi que leur transport
• Leurs possibles réemplois sur ou hors site et, dans le cas contraire, les filières de valorisation

Cette filière doit être sélectionnée par ordre de priorité : réutiliser les PEMD, les recycler, valoriser leur matière, les valoriser énergétiquement ou les enfouir. 

En devenant producteur de matières premières secondaires

La déconstruction urbaine est une démarche qui peut aider les entreprises à devenir des producteurs de matières premières secondaires, et donc des acteurs de l’économie circulaire. 

En effet, elles peuvent le devenir en valorisant les déchets. Équipées d’un dispositif industriel adapté, elles peuvent créer un système de récupération des déchets sur les ouvrages déconstruits. Cela nécessite toutefois le contrôle et l’assurance de la traçabilité des matériaux inertes. 

Elles devront stocker ces derniers dans un espace dédié ainsi que trier, calibrer et charger les déchets dans un équipement de concassage électrique. Cette installation permet leur transformation en granulats recyclés. Ceux-ci peuvent servir à fabriquer du béton éco-conçu qui est ensuite livré sur des chantiers environnants. 

Les entreprises peuvent également enlever ou acheminer par camion les granulats recyclés sur les chantiers de BTP. L’idéal serait que les autres sociétés et les clients puissent décharger leurs déchets inertes et recharger différents matériaux recyclés ou naturels, sur un seul et même site et ainsi éviter tout déplacement supplémentaire.