Gérer efficacement les nuisances sonores dans les chantiers

Pour limiter avec succès les nuisances acoustiques des travaux urbains, il est fondamental d’identifier les différentes sources de bruit et de connaître la réglementation associée.

Les sources des bruits des travaux de chantier

De nombreux travaux génèrent des nuisances sonores sur les chantiers, notamment :

• Les véhicules et les équipements de (dé)construction : camions, engins de levage, grues, bétonnières, compresseurs, générateurs et divers outils (disqueuses, scies circulaires, marteaux-piqueurs).
• Les vibrations émises par les structures des bâtiments ou le sol.
• La manipulation des matériaux de construction type barres d’acier.
• Les activités de construction : démolition, forage, compactage du sol.
• Les comportements des ouvriers sur le chantier : éclats de voix, cris, communication pour coordonner les opérations des travaux.

Réglementation et limites des seuils concernant les nuisances sonores des chantiers

Le bruit des travaux sur les chantiers est considéré comme un facteur de pénibilité. Pour protéger la santé des ouvriers au travail et la tranquillité des riverains, la réglementation liée aux nuisances acoustiques définit des niveaux sonores ou seuils pour les travaux sur les chantiers. Ces limites dépendent de la zone et des horaires des travaux.

L’utilisation du Brise-Roche Hydraulique (BRH) sert à briser le béton épais lors de travaux de démolition. Il figure parmi les équipements les plus bruyants sur un chantier. Pour une application des bonnes pratiques, son usage est fortement recommandé à partir de 8h (au lieu de 7h).

Les horaires de travaux sur les chantiers sont définis par arrêté préfectoral :

• De 7h à 22h pour les jours de semaine.
• De 8h à 20h le samedi.

Bon à savoir : il est de la responsabilité de l’employeur de limiter le temps d’exposition de ses salariés à des bruits de travaux trop intenses. Au-delà de 80 dB sur un chantier, l’employeur doit mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour le niveau sonore global.

Quelles sont les techniques de réduction du bruit des chantiers ?

La sensibilisation des ouvriers aux risques encourus par une exposition trop importante aux bruits de travaux sur chantier est une obligation de l’employeur. Pour réduire efficacement les bruits de travaux, des mesures préventives doivent être mises en place.

Les équipements de protection individuelle (EPI)

Les protecteurs individuels contre le bruit (PICB) permettent de limiter les fréquences sonores élevées issues des travaux de construction :

• Les bouchons d’oreille antibruit : leur pouvoir de protection offre une réduction des bruits de chantier d’environ 20 dB dans un environnement sonore compris entre 60 et 80 dB.
• Les casques ou coquilles antibruit : ils permettent l’atténuation des nuisances sonores d’environ 30 à 35 dB.

Les mesures de protection collectives

• Les plots anti-vibratiles : il s’agit de supports destinés à l’isolation de la machine générant des vibrations du bâti sur lequel elle est installée. Ces plots sont constitués d’un ou plusieurs ressorts et d’une platine de montage.
• Les barrières ou bâches acoustiques : elles s’adaptent aux clôtures mobiles du chantier. Elles permettent de réduire de 25 dB les émissions de nuisances acoustiques vers l’extérieur du chantier. Plus la bâche est haute et proche de la source de bruit, plus elle est efficace. Elle se compose généralement de PVC, de ouate de polyester ou d’une grille en PVC.

Pourquoi réduire les nuisances de chantier ?

Les bruits de travaux dans les chantiers ne doivent pas être considérés comme une perturbation momentanée. Une exposition continue et régulière aux nuisances sonores d’un chantier peut causer de graves troubles de la santé :

• De l’hypertension : une présence quotidienne dans un environnement bruyant provoque des troubles physiologiques. Le corps peut ainsi développer de l’hypertension menant à des maladies plus graves (cardiovasculaires).
• Des troubles du sommeil : des bruits de travaux dépassant 80 dB pendant huit heures perturbent durablement l’organisme. Des troubles du sommeil récurrents en sont souvent les conséquences.
• Une perte de l’attention : les niveaux sonores élevés sur un chantier nuisent à la concentration des ouvriers. Par conséquent, ils réduisent leur vigilance face aux dangers et induisent des accidents du travail.

Les nuisances sonores dans un chantier sont un facteur réel à prendre en compte sous peine de plainte du voisinage. Le respect des horaires et du niveau de bruit des travaux sur le chantier est prépondérant. Garantir aux ouvriers une bonne santé au travail, et plus de tranquillité aux riverains, doit être une priorité.